| | PrincesseMuscat | | Pipelette ;) |  | | 185 messages postés |
|  Posté le 19-11-2004 à 10:03:19   
| Le parfum du cuir
LE MONDE | 05.11.04 | 14h49
De Daim blond, de Lutens, à la réédition de Doblis, d'Hermès, le retour des notes animales.
Gommées par l'androgynie olfactive des années 1990, les odeurs de cuir osent un retour remarqué dans la parfumerie, avec Daim blond, de Serge Lutens , Bois d'argent, de Dior Homme, et la reprise en série limitée de Doblis, d'Hermès, deux ans après le Cuiron d'Helmut Lang. Patronnant une famille de parfums dont les représentants sont peu nombreux, mais de grand caractère, le cuir - qui ne désigne ni une matière première ni une senteur spécifique - se révèle à travers des composants puissants comme le styrax, le castoréum ou le bouleau pyrogéné.
"Les notes cuir ont la pire réputation qui puisse exister dans la parfumerie : elles ne se vendent pas", remarque Serge Lutens, déjà auteur en 1996 d'un excellent Cuir mauresque, un accord composé de styrax brûlé, d'encens, d'ambre, de civette et de musc, réchauffés par les épices et par un habillage de fruits et de fleurs. "Le cuir offre des odeurs très fortes, excessivement animales, et d'autres plus douces et rassurantes", explique le parfumeur. C'est ce second versant de la peau qu'il explore dans sa nouvelle fragrance, Daim blond, évoquant dans son sillage propre et lumineux, épicé par le noyau d'abricot et par la cardamome de Ceylan, "une impression de confort immédiat, comme la caresse d'une peau de chamois sur la joue".
Sombre et animale, noble et féline, douce et veloutée, l'odeur du cuir décline ainsi des facettes multiples qui accompagneront les grandes heures de la parfumerie du début du XXe siècle, avec des essences à la sensualité troublante comme Tabac blond, de Caron (1919), Cuir de Russie, de Chanel (1927), Scandal, de Lanvin (1933,) ou Knize Ten (1924). "La période Art déco est un âge d'or pour les notes cuirées, qui s'adressent déjà à une élite, assure Jean-Claude Ellena, le "nez" d'Hermès ; quand la parfumerie se démocratise, dans les années 1960, leur caractère trop affirmé ne plaît pas au grand public, qui cherche des fragrances faciles."
Arrivé chez Hermès en juin, le parfumeur s'est plongé dans les réserves de Pantin, afin de "trouver quelque chose qui pourrait faire penser à l'ensemble de tous ces cuirs" et perpétuer cette tradition de parfums de peau qui remonte à l'Eau d'Hermès, créée en 1952. Auteur de la fragrance, Edmond Roudnitska s'était alors inspiré de l'odeur "d'un intérieur de sac Hermès où flottait l'arôme d'un parfum (...). Une note de fine peausserie enrobée de frais effluves d'agrumes et relevée d'épices". Pour Jean-Claude Ellena, "l'Eau d'Hermès, c'est un agneau tendre, alors que Bel Ami évoque un cuir de bagage, plus dur, plus résistant".
Imaginé en 1986, Bel Ami est un juste hommage du sellier au monde du cheval, qui inspira vingt ans plus tôt à Jean-Paul Guerlain l'inoubliable Habit rouge, allusion à "son odeur puissante et charnelle, mêlée aux effluves de cuir des harnachements".
Pour l'heure, c'est presque inconsciemment que Jean-Claude Ellena a évoqué le cuir par l'association du poivre et du bois de chêne dans Poivre Samarcande, l'un des quatre parfums de la collection Hermessence. Profitant de ce lancement de fragrances à la distribution très limitée, Hermès réédite à mille exemplaires numérotés Doblis, un parfum composé par Guy Robert en 1955. Baptisé du nom de l'un des cuirs les plus raffinés de la griffe, sa voluptueuse partition évoque, entre fleurs et bois, l'aspect moiré et le toucher velours de cette peau utilisée côté "chair".
Anne-Laure Quilleriet
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 06.11.04
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| | mickey61 | | Modérateur | | Pipelette ;) |  | | 179 messages postés |
| Posté le 19-11-2004 à 22:18:44
| J'ai eu l'occasion de sentire Doblis et la description est parfaite. C'est un vrai parfum, avec un belle construction. Il évolue énormément. Il parait très frais, fleuri au départ. Le bois apparait plus tard. Le mélange est parfait.
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"Une femme qui ne se parfume pas est une femme sans avenir" Gabrielle Chanel |
| | bastrinity | | Pipelette ;) |  | | 278 messages postés |
| Posté le 20-11-2004 à 11:35:56
| j'adore" doblis" que j'ai decouvert chez Hermes il y a quelques temps, un cuir tres raffiné, rond, enveloppant, et tres classe a la fois
malheureusement la version numerotée vaut tres tres cher, hors de ma bourse, mais pourquoi ne font 'ils pas simplement une version"normal" comme la reedition de "bandit" par exemple qui n'est pas inaccessible
enfin, je suis tres contente de l'avoir decouvert
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| | mickey61 | | Modérateur | | Pipelette ;) | | | 179 messages postés |
| Posté le 21-11-2004 à 10:49:28
| Entièrement d'accort Bastrinity, si on veut l'acheter, c'est 350 euros en extrait, numéroté, 50 ml. Comme ça, au moins, on est sur qu'il ne sera pas porté par tout le monde !!! Hermes entre dans la brêche des éditions rare...
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