| Serge Lutens - www.autourdeserge.net | Administrateurs : celine |
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| | | | | celine | Webmiss | Administrateur | | 591 messages postés |
| Posté le 27-07-2004 à 11:01:23
| Lille Serge Lutens Nez à Lille Propos recueillis par Véronique Plane Né dans le quartier de Fives en 1942, Serge Lutens a passé sa jeunesse à Lille. A 20 ans, apprenti coiffeur doué, il monte à Paris. Il réalise des images, invente des coiffures et des maquillages et commence à composer des parfums. Aujourd'hui, il vit à Marrakech et crée ses propres parfums Serge Lutens, filiale du groupe Shiseido. Le regard magnétique, il évoque avec simplicité les odeurs de son enfance lilloise, proposées dans le labyrinthe olfactif de l'exposition Microfolies. LE POINT : Votre labyrinthe commence par l'odeur du café-chicorée. SERGE LUTENS : Offrir un café à Lille, c'est comme offrir un thé à la menthe au Maroc. On ne se pose pas de questions, on l'offre. C'est la cafetière de bienvenue. L. P. : Ces odeurs d'enfance vous suivent encore ? S. L. : Dès le début de la vie, le nez, ce cinquième sens, nous sert à appréhender le monde. Jamais on ne ressentira plus intensément une odeur une seconde fois. L'impression s'inscrit une fois pour toutes dans une boîte qui comporte 350 000 odeurs spécifiques. Des réseaux, des horizontales, des parallèles se créent dans les cellules olfactives ; elles inventent des goûts et des dégoûts, une personnalité. Ce qui est bon pour l'un peut être extrêmement mauvais pour l'autre. Des gens détestent l'odeur du lait, du cuir, cela peut aller jusqu'à l'aversion. L. P. : Chaque odeur agit comme une petite madeleine de Proust. S. L. : Oui, j'ai construit un parcours de mémoire très personnel et je l'explique dans de petits textes. J'y ai mis l'odeur du pain grillé, par exemple. Le pain est une des odeurs les plus sensuelles du monde. L'odeur du canal de la Deûle, c'est humain, c'est parfois sale, on y jette des objets, ça passe sous les ponts... Mais si vous y faites une promenade avec quelqu'un, cela reste un souvenir agréable. L. P. : Comment crée-t-on un parfum ? S. L. : C'est extrêmement précis, il y a des stades, c'est de l'alpinisme. Plus on exagère les odeurs et plus on approche de la vérité. Mais je ne me demande jamais si le parfum sera portable ou pas. Et bien sûr je pense encore moins à un idéal de femme, de préférence belle et enveloppée de mousselines, qui le porterait ! Quand je crée un parfum à la rose, je pense à la rose. Quand je crée du bois de cèdre, je vois des artisans percer ce bois à la chignole. Une odeur diffuse. Et puis, avec la vitesse de la perceuse, cela fume, et c'est presque un caramel de bois qui se répand. L. P. : Quelle nuance y a-t-il entre une odeur et un parfum ? S. L. : Une odeur s'adresse directement, sans transition, à la mémoire. Un parfum s'adresse à la mémoire ultrapositive. Moi, je n'aime pas les notes dures, ce qui accroche, ce qui râpe, ce qui est vert, aigu, les agrumes. J'aime ce qui enveloppe, ce qui est rond, rassurant. Cette seconde peau entre le parfum et soi est à la fois protectrice et séductrice. Le parfum sert à estimer, détester, aimer. Vivre, tout simplement. Microfolies Les expositions les plus étonnantes de Lille 2004 se trouvent au deuxième étage d'Euralille. Les « Microfolies » y prennent avec bonheur le relais des extraordinaires « Cinémas du futur ». Dans ce parcours inédit des cinq sens, tout le corps est à la fête. Avec les Odeurs du Nord, de Serge Lutens. Grâce au regard de Jeffrey Shaw, qui a photographié près de 200 plafonds de la région, publics et privés, qu'il nous invite à contempler en position allongée, sous une coupole. Les images tombent en pluie, les pixels font des spirales, le monde bascule à 360 degrés par la magie des logiciels de Bernd Lintermann. Dans le Timelag Accumulator II de Terry Riley, on peut crier ses secrets, ses chansons dans des alcôves miroir. Les Lovers de Teiji Furuhashi arpentent de poignants chemins de rencontre. Le Dream Cube du styliste anversois Walter Van Beirendonck va bientôt être installé. Dans les spirales lumineuses et foudroyantes de Christian Partos, on se sent petit, comme au jour du big bang. - V. P. Le Point 18/03/04 n°1644, p. 216
Message édité le 27-07-2004 à 11:03:25 par celine
-------------------- Wer, wenn ich schrie, hörte mich denn aus der Engel Ordnungen? - R.M. RILKE |
| bastrinity | Pipelette ;) | | 278 messages postés |
| Posté le 27-07-2004 à 18:11:23
| merci pour cet article celine et un petit peu de chauvinisme pour moi qui suis aussi du nord a 100 kms de lille lol les gens du nord...........lalalala
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| Cuauhtli | Modératrice | Pipelette ;) | | 353 messages postés |
| Posté le 27-07-2004 à 18:42:06
| Bastrinity, nous avons tous adoré Lille, enfin, du moins pour ce premier contact. Tu es d'où exactement?
-------------------- Cuauhtli "La terre n'a qu'un soleil" (Proverbe touareg) |
| Thibault | Modérateur | Pipelette ;) | | 332 messages postés |
| Posté le 27-07-2004 à 21:55:07
| Vous avez remarqué que Serge parle à nouveau de cèdre.... Un Cèdre ... |
| bastrinity | Pipelette ;) | | 278 messages postés |
| Posté le 28-07-2004 à 09:20:32
| je suis du côté de Maubeuge, une petite ville a 10 kms environ , je suis collée a la frontiere belge, a 1 km de chez moi
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| Parme | Ti nouveau | 1 message posté |
| Posté le 15-10-2004 à 13:35:33
| Bonjour, Ne pouvant me rendre à Lille, je souhaiterais néanmoins acquérir le catalogue de l'exposition "Le labyrinthe olfactif". Pourriez-vous m'aider ? Merci beaucoup ! |
| Thibault | Modérateur | Pipelette ;) | | 332 messages postés |
| Posté le 15-10-2004 à 13:39:27
| Parme, Nous avons soigneusement recopié chaque texte de Serge et aussi pris quelques photos. Tout sera en ligne sur le site !! Il n'y avait pas de catalogue à proprement parler. Simplement un descriptif du labyrinthe dans la brochure de Lille 2004. Si tu le désires, les photos, scans et textes peuvent t'être envoyés électroniquement ! |
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